Un spectacle créé en 2009.
Que veut dire résister aujourd'hui? Que signifie le mot lutte? Six comédiens se sont réappropriés les élans d'Armand Gatti en questionnant le monde actuel. Ils refont le voyage de sa vie en passant par les camps de concentration, le Guatemala de Felipe, le Marseille des loulous, les forêts du Vietnam.
Auteur : Julien Luneau
Metteur en scène : Jean-Marc Luneau
Costumière : Anne Monier
Décorateur : Nicolas Hubert
Comédiens : Denis Guipont, Isabelle Ernoult, Etienne Luneau, Twiggy Mauduit, Simon Pons-Rotbardt, Elsa Robinne
Les comédiens ont écouté Gatti parler de lui et du monde à travers le thème de l’arbre puis ils ont improvisé à partir de cette matière. Cette pièce parle donc d'eux au plus près et ne peut être jouée que par eux. Le spectacle commence, on les voit faire leurs courses, dire des banalités rassurantes, ils se retrouvent ensemble mais ne s’entendent pas. Puis, un livre. Ils décident de suivre le chemin de son auteur. Cet auteur est un fleuve, une traversée, c’est Armand Gatti.
Ce spectacle est une invitation à chercher sa propre voix comme Gatti a cherché la sienne en dehors des langages préfabriqués que l'on nous impose.
Armand Gatti a pour principe de lutter contre toute tentative qui vise à rabaisser l’humanité. Auteur de théâtre, réalisateur de film et journaliste, ses talents furent reconnus et primés dans tous ces domaines. Mais c’est sa vie bouleversée et intense qui le présente le mieux. Né en 1924 dans un bidonville de Monaco, fils d’un balayeur et d’une femme de ménage, il a traversé le XXème siècle, résistant dans le maquis limousin, déporté dans un camp de travail en Allemagne. Il sillonna le monde, du Nicaragua à la Chine (où il rencontra Mao) en passant par l’Irlande et Cuba (où il rencontra Che Guevara) toujours en quête des luttes et des combats dans lesquels des hommes inventaient des moyens de résister… Il défend un théâtre dont l’ambition est la vitalité plutôt que la postérité, travaillant avec des prisonniers, des « marginaux », il leur offre par le théâtre la possibilité de s’approprier une langue, de créer leur propre langue affranchie de toute hiérarchie et ainsi, de s’exprimer.
Nous l’avons rencontré, nous l’avons écouté parler de lui et du monde à travers le thème de l’arbre, récurrent dans sa vie. Nous avons ajouté nos impressions sur ces rencontres et nous avons créé une pièce sur les arbres, sur Gatti et sur nous-mêmes. Car il s’agissait bien de nous, de nous réapproprier des élans de Gatti afin de créer une force qui soit tournée vers les réalités du monde actuel. Que veut dire résister aujourd’hui ? Que signifie le mot lutte ? Comme nous parlons de nous au plus près, nous pensons que ce spectacle pourra aussi parler à d’autres. C’est en explorant les possibilités du langage que nous cherchons une nouvelle voix. Une voix en dehors des langages préfabriqués qu’on nous impose. Une voix qui puise dans la chanson de Ferré comme dans la poésie de Rimbaud, les élans d’un langage affranchi de toute hiérarchie. Et c’est par la métaphore de l’arbre et par un appel à la verticalité que nous voulons voir plus haut et trouver par notre théâtre un moyen de faire « l’homme plus grand que l’homme ».